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Le cinéma tunisien : a-t-il besoin de marketing?


Nous avons tous remarqué ces dernières années une nette amélioration du cinéma tunisien en général qui se manifeste par une production cinématographique entamant une phase prolifique… Bien que plusieurs personnes ne se lassent de porter des jugements toujours par rapport à la somme dépensée pour la réalisation et comparer avec la production des films américains et autres, le cinéma tunisien garde toujours son charme et demeure toujours un cinéma d’auteur plutôt que de production…

Le cinéma en tant que produit culturel, a tant intrigué les chercheurs qui se sont souvent posés des questions quant aux perceptions, appréhensions, significations, motivations… des gens vis-à-vis du cinéma… D’autres ont pu réaliser que la consommation de produits culturels est souvent orientée par un ensemble de valeurs : le cinéma est un moyen d’émancipation, d’ouverture au monde, de connaissance de l’autre, c’est un moyen de « constitution » de l’individu… En gros il s’agit d’un produit dont la consommation est loin d’être liée à une simple distraction. Le cinéma tunisien offre encore plus que ceci : Il englobe en son sein un ensemble de valeurs hédonique, symbolique et surtout identitaire, il s’agit du « miroir » de notre société.

On dit souvent que le cinéma tunisien est destiné à une élite cultivée mais je pense que ceci n’est pas tout à fait vrai dans la mesure où il incarne nos valeurs, notre identité et notre patrimoine culturel quelque soit le niveau intellectuel de l’individu, d’où le rôle majeur qu’il joue dans la « quête du soi » et dans la recherche continue du sentiment d’appartenance sociale...

Ceci dit, comment pourrait-on protéger le cinéma tunisien? Comment assurer son évolution? Pouvons-nous enfin parler de « marketing cinématographique »? La réponse est oui ! La multiplication des sites dédiés au cinéma tunisien, les blogs et la pratique du buzz pour ce produit culturel en sont les preuves.

Par ailleurs, il n’est guère facile d’amener les acteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes car rares sont ceux qui s’éloignent de leur envie de forger leur propre réputation ou encore ne se laissent pas emporter par des motivations plutôt financières et bien évidemment l’Etat n’est pas en mesure d’assurer un budget répondant à leurs besoins… Ceci est dû en partie au fait que les tunisiens préfèrent « pirater » les films que de se rendre aux salles de cinéma…  mais comment pouvons-nous envisager à améliorer les budgets de production cinématographique si nous continuons à pirater les films? Quels moyens pouvons-nous utiliser pour promouvoir encore plus le cinéma tunisien? Le piratage est-il d’une grande gravité dans l’avenir? Si oui alors comment faire face aux ciné-clubs qui ne cessent de pirater les films tunisiens et violer le droit d’auteur? Quel rôle pourrait jouer le marketing dans l’assurance d’un meilleur avenir pour le cinéma tunisien?



Publié par Amira TRABELSI le samedi 22 mars 2008 [marketeuZ.com]