Depuis quelques années, les marchés parallèles en Tunisie sont devenus de plus en plus répandus, non seulement sur le Grand Tunis mais sur tout le territoire tunisien. Leur présence avait totalement bouleversé les commerçants et les propriétaires des magasins qui ont subi une grande baisse dans leurs ventes  ces dernières années. Est-ce que les produits présentés répondent aux normes de qualité et d’hygiène? Ne présentent-ils pas un danger pour le consommateur ? Ce dernier a-t-il le droit de porter plainte en cas de problème quelconque lié à la consommation de ces produits ?

 En voyant le prix affichés, nous doutons sérieusement de la qualité de ces produits dont les prix sont nettement plus faibles que ceux du commerce « formel ». Les marchands « informels » estiment que leurs marchandises ne sont absolument pas d’une qualité moindre, sauf qu’ils les vendent à un prix faible vu qu’ils ne payent pas les charges liées au local commercial, au service après vente…etc. Ils sont même allés à dire que les propriétaires de magasins s’approvisionnent de ces marchés parallèles ! Ce qui nous amène à réfléchir sérieusement à l’aspect éthique du commerce en Tunisie : Vendre un même produit à un prix plus élevé tout en prétendant que les produits vendus à des prix faibles sont bien différents, des produits de contre façon dont la qualité est bien moindre. Est-ce qu’on est vraiment en train de contrôler ce secteur ?

Le consommateur, quant à lui, pense que les prix présentés dans les magasins sont excessivement gonflés par rapport à ceux affichés sur les marchés parallèles. Ceci dit, la présence de ces marchés a totalement « désorienté » le prix de référence du consommateur, sa perception des prix n’est plus la même, il compare toujours, même sans s’en rendre compte, par rapport aux prix affichés chez les marchands informels ce qui pourrait être d’un grand danger pour les investisseurs étrangers en Tunisie et les importateurs qui doivent présenter non seulement un produit de qualité, mais assurer un coût faible afin d’afficher un prix abordable aux consommateurs tout en respectant son prix psychologique…

Toutefois, les gens semblent être méfiants quant il s’agit de certains produits présentés sur le marché parallèle, tels que les produits alimentaires, cosmétiques… et achètent surtout tout ce qui ne présente pas de risque sur la santé : produits électro ménagers, électroniques, les vêtements…etc.

Serait-elle de la concurrence déloyale ? L’Etat avait pourtant essayé de « régulariser » ce secteur en créant des marchés spécifiques comme celui de Moncef Bey et ceci dans une perspective de contenir le marché parallèle et d’intégrer ces commerçants dans le circuit légal. Malgré cette tentative, ces marchés semblent toujours menacer l’avenir du commerce « légal », il suffit de jeter un coup d’œil sur les foules qui se présentent sur ces marchés durant les périodes des rentrées de scolaires ou des aïds…  Quels seraient les risques éventuels ? Serait-il très ambitieux d’estimer lutter contre ces marchés tout en assurant un emploi pour les jeunes qui y opèrent ?

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Publié par Amira TRABELSI le jeudi 24 avril 2008 [marketeuZ.com]