Le Marketing après la révolution : écarté ou adapté ?

Après tout ce qui s’est passé en Tunisie et les chamboulements politiques parfaitement inattendus, il est pertinent qu’il y ait des répercussions sur le Tunisien en tant que simple consommateur. La peur de l’avenir, la crise de confiance et la vigilance ont rendu le Tunisien encore plus méfiant par rapport à tout ce qui l’entoure. Une méfiance qui est fort visible et sentie dans chaque manifestation et chaque intervention dans n’importe quel groupement d’individus. A la maison, dans les rues, au boulot ou sur les réseaux sociaux, la politique est le sujet d’actualité par excellence. Et le marketing dans tout ça ?

Une nouvelle facette du marketing est née. Un marketing parfaitement adapté au nouveau contexte politique. On commence à parler d’un marketing exercé par les partis politiques, axé, en grande partie, sur les réseaux sociaux. Un marketing que les Tunisiens ne connaissaient point auparavant et qu’ils découvrent au fur et à mesure que la date des élections approche. Les partis communiquent, par tous les moyens, comptent sur les leaders d’opinion, les blogueurs, les journalistes et les hommes de média pour s’exprimer et les aider à avoir plus de voix. Face à 100 partis (le nombre réclamé jusqu’au 20 juillet 2011), le citoyen, n’ayant jamais été confronté à autant de choix politiques, se trouve confus, difficile à persuader et encore moins à influencer après la dure expérience qu’il a vécue. Les avis divergent, une diversité tant recherchée mais qui a malheureusement conduit à une intolérance et un rejet total et l’opinion d’autrui. On découvre alors une nouvelle dictature, ancrée dans nos esprits et qui mérite d’être chassée bien avant de songer à la chasser du pays.

Par ailleurs, on trouve le marketing « classique » avec un nouvel esprit : de nouveaux slogans, de nouvelles promesses, et tout tourne autour la situation politique du pays. L’efficacité de ces spots est encore inconnue mais le consommateur Tunisien n’est pas encore capable d’y prêter attention, il ne perçoit que les stimuli liés à ses préoccupations actuelles, à savoir les élections. L’intérêt est accordé, en premier lieu, à la planification de l’avenir, un avenir qui reste flou aux yeux des Tunisiens. Du coup, et avec des évènements imprévisibles quotidiens, les investissements à long terme ne sont plus envisageables, il s’agit plutôt de planifier au jour le jour, ça devient une question de survie pour l’entreprise.

Peut-ont toujours parler de marketing stratégique ? Certainement oui. Cependant, la stratégie ne peut plus s’étendre sur plusieurs années. On parle plutôt de lignes directrices pour mieux orienter les décisions managériales sans pour autant décider sur le long terme. Si on a encore du mal à prévoir ce qui pourrait se passer le lendemain, la définition même du long terme devient critique. Il n’en demeure pas moins d’envisager les différentes alternatives susceptibles de marquer le paysage politique Tunisien et décider en fonction de cela. Que ce soit pour le simple consommateur que pour l’entreprise, des PME aux multinationales implantées en Tunisie, tenir compte de toute hypothèse reste fondamental pour garantir un meilleur avenir mais qui reste non dépourvu de risques.


Publié le jeudi 21 juillet 2011 Visualisé 8644 fois

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