On assiste ces derniers temps à une campagne promotionnelle du vêtement traditionnel tunisien entamée par l'Office national de l'artisanat (ONA). L’année dernière, c’était plutôt le tunisien résidant à l’étranger qu’on essayait de cibler. Cette année, on a commencé à cibler le consommateur tunisien, notamment les jeunes, et cela en déployant plus de moyens communicationnels et en recourant aux média de masse tels que la télévision et la radio. Une campagne très traditionnelle, peu originale et qui ne pourrait point attirer les jeunes.
Cette campagne de sensibilisation ne semble être, et en aucun cas, proche de la cible, cela fait des années que l’on fête la journée nationale de l’habit traditionnel sans pour autant apporter un seul grain d’innovation dans les campagnes : toujours le même slogan, les mêmes idées et le même esprit.
« Faire du marketing » pour promouvoir le vêtement traditionnel auprès du tunisien n’est pas une tâche simple, lui qui s’est habitué aux vêtements contemporains pratiques et qui a commencé à embrasser les fêtes occidentales avec tant de fierté. La recherche de l’identité serait-elle alors le meilleur axe communicationnel que l’on pourrait utiliser ? Serait-elle la priorité du tunisien ?
Faire en sorte que tout tourne autour de la recherche de l’identité pourrait peut être attirer le tunisien résidant à l’étranger, lui qui a besoin de se rappeler de ses origines et de sa culture mais pas celui qui vit en Tunisie car ce dernier ne cesse d’ajouter tes touches occidentales à son quotidien. Il est bien inconvenant de garder une même campagne publicitaire pour les deux, leurs perceptions du « traditionnel » ne sont pas du tout les mêmes. Il faudrait songer à retrouver les motifs susceptibles d’amener un simple consommateur tunisien à réutiliser le vêtement traditionnel et comprendre au mieux ce qu’il pourrait rechercher dans de tels habits.
Les jeunes créateurs tentent, de leur coté, de marier l’occidental au traditionnel, un mariage dont les résultats ne sont pas toujours satisfaisants. Les vêtements traditionnels tunisiens étant peu pratiques et assez chers, leur utilisation demeure bien occasionnelle. L’exportation pourrait toutefois constituer une solution possible si l’étude du marché international se fait comme il faut.
Redonner une vie au vêtement traditionnel en Tunisie demeure une ambition plutôt utopique, lui redonner une vie à l’étranger tout en veillant à assurer une certaine différenciation de l’habit traditionnel marocain pourrait toutefois être une solution envisageable mais qui nécessite une bonne connaissance du marché international et une communication adéquate.
Publié le vendredi 20 mars 2009 Visualisé 16382 fois